Dans ce livre abondamment illustré, Peter Kuehnst passe en revue l’histoire du nu d’athlète en photographie, entremêlant les trois aspects fondamentaux – histoire de la photographie, histoire des sports et de la culture physique et histoire des moeurs et de la morale.
L’histoire des sports recoupe celle de la photographie de nu. Les sports et les jeux, à vrai dire la culture physique sous toutes ses formes, s’est toujours pratiquée dans un état de semi-nudité. Et pourtant, jamais, jusqu’à ce jour, l’aspect sensuel, érotique des sports, n’a été célébré avec autant d’enthousiasme.
Peter Kuehnst en retrace l’histoire dans la photographie, et distingue trois périodes historiques. Son étude commence au milieu du 19ème siècle, avec les tout premiers clichés photographiques, avant de glisser vers les corps « en mouvement » - la chronophotographie – d’Eadweard Muybridge, puis le naturalisme européen et le picturalisme. Dans la seconde partie, qui couvre la première moitié du 20ème siècle, Kuehnst se concentre sur le naturisme européen et les images créatives de nus sportifs, réalisées par des photographes de la nouvelle objectivité. La montée du national socialisme s’est accompagnée d’une tendance à l’héroïsation du nu en photographie, issue en partie du futurisme italien. La faiblesse artistique, historique et idéologique de ce point de vue s’illustre dans le travail de Leni Riefenstahl. Dans la troisième partie, Kuehnst aborde notre époque, le postmodernisme et le maniérisme. Il identifie nombre de styles photographiques variés, proches de la tradition, de la rébellion ou de la provocation, et examine les œuvres esthétiques de photographes américains tels que Robert Mapplethorpe, Herb Ritts, Bruce Weber et Annie Leibovitz.
Peter Kuehnst est né à Heiligenstadt (Allemagne de l’Est) en 1946. Gymnaste de renommée mondiale, il s’installe à Cologne en 1974, après avoir été détenu comme prisonnier politique dans son pays natal. Kuehnst étudie alors l’histoire et la philosophie à l’université et à la Sporthoschule de Cologne. Il termine son cycle post-doctoral en 1995 à l’université de Bochum, où il occupe depuis la chaire de Professeur des sciences du sport. Sa thèse de doctorat intitulée « Sports. Une histoire culturelle dans le miroir de l’art » a rencontré un succès très grand auprès de la critique.
