Erik Dietman
François Barré

 

Expositions :

- Biennale de Venise - Couvent Sant'Apollonia - Juin à Septembre 1997

- Union des Arts Décoratifs - Paris 1998

- National Museum - Stockholm 1999


En 1993, Erik Dietman commençait à réaliser au Cirva (Centre international de recherche sur le verre) des oeuvres selon les techniques traditionnelles du verre soufflé. Le projet allait se révéler fructueux, connaître diverses étapes et donner forme en quatre ans à deux cent pièces associant dans une extrême liberté le verre au fer, au bronze, au granit, aux bois de cerf ou au tissu. A l'occasion de la Biennale de Venise, ces oeuvres sont présentées au Couvent Sant'Apollonia, non loin des îles de la Lagune rendues célèbres par Murano où l'on travaille magnifiquement le verre depuis le XIe siècle. Dans cette proximité plus que géographique, s'expriment des correspondances qui font équitablement la part du rationnnel et de l'irrationnel. Sur la côte de la Baltique, durant son enfance suédoise, Erik Dietman a eu l'occasion de découvrir les savoir-faire et les inventions techniques propres au verre. C'est à Marseille qu'il saura s'en souvenir lorsque le temps sera venu de trouver un langage de conciliation entre les alluvions que lui proposent l'exercice du quotidien et l'invention des formes inspirées par le matériau abordé.

Si le verre soufflé dans ses nuances et ses transparences les plus complexes garde quelque chose de ce que l'on pourrait appeler l'esprit du feu, cher aux occultistes, Erik Dietman sait que cette vérité là pour s'offrir au regard et conserver un sens nécessite la compagnie du modeste caillou. S'amusant à contredire ou à flatter l'élégance, la séduction du verre en l'associant à des matériaux et à des objets hétéroclites, ce briseur de formes veille à maintenir en communication l'inspiré et l'expérimental, afin de rendre la représentation plus mobile, de préserver avec ironie l'agilité de l'esprit. Un parapluie sort d'un vase ovoïde sombre, une chevelure de métal prend appui sur les parois d'un pot aux riches oxydations, des ciseaux entament des couleurs savamment mêlées dans les profondeurs du verre : sans cesse Erik Dietman trompe l'apparence avec la réalité pour que rien ne soit définitivement à sa place. Nous savons, cependant, que le verre qui accueille ces métamorphoses a ses lois, et qu'il a fallu beaucoup de patience et d'ingéniosité pour que ces objets strictement inventés traduisent de la plus sereine manière une façon d'être là, quasiment naturelle. Il est clair toutefois qu'ils doivent avant tout nous parvenir comme signaux qui ne sauraient traduire l'importance d'un problème résolu, mais bien tout le mystère de la construction humaine.











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