Architecte établi à Rome depuis 1967 et à Paris depuis 1989. Formé autant par Bruno Zevi que Giorgio De Chirico, Massimiliano Fuksas pourrait être qualifié d'architecte-artiste. Il peint, il construit. Ses bâtiments s'imposent comme des œuvres sculpturales. La médiathèque de Rézè, l'entrée de la grotte de Niaux, la résidence universitaire d’Hérouville Saint-Clair, ou la maison des Arts de Bordeaux révèlent ainsi un vrai talent à maîtriser la matière et la couleur. Diplômé en 1969, il fonde avec Anna-Maria Sacconi l'agence Gramma, et construit de nombreux bâtiments (écoles, mairies, cimetières, parcs) pour les municipalités qui entourent la ville de Rome. Pétri de culture baroque, nourri de cinéma, Fuksas écrit sans cesse de nouveaux scénarios sur la ville qui s'opposent violemment à la tendance rationaliste italienne en se permettant d'utiliser des métaphores poétiques, des emprunts à l'imagination littéraire ou plastique et des références à l'architecture classique italienne (les écoles d'Agnani 1975-1988, la mairie de Serrone 1980-1983, ou le cimetière de Civita Castellana 1985-1992). Après une série de projets "manifestes", dont l'emblématique gymnase de Palliano 1979-1985 avec sa façade qui tombe, l'architecte poursuit son travail sur la mutation de la ville. Il impressionne à nouveau en faisant déferler une immense vague de zinc sur un îlot parisien, l'îlot Candie Saint Bernard 1987-1996, à l'arrière de l'opéra Bastille. Et son projet pour Shangaï n'avait pas d'autre thème que la métamorphose de la ville contemporaine.
Reconnu sur la scène internationale, l'architecte Fuksas trouve d'autres champs d'application en Europe. A Genève, il introduit une dose baroque dans le shéma rigoriste du quartier des institutions internationales, à Salzbourg il invente un nouveau concept d'architecture commerciale, à Vienne il érige deux tours siamoises, signal d'une nouvelle centralité...
Cet ouvrage, à travers une iconographie somptueuse, un catalogue raisonné tant de ses réalisations que de ses projets et la pensée rigoureuse d'un spécialiste de l'architecture contemporaine tentera d'éclairer l'œuvre de cet architecte.
L'auteur
Journaliste, Francis Rambert est rédacteur en chef du magazine d'Architectures et teint également la rubrique architecture du Figaro. Ecrivain, il a publié en 1996 un ouvrage consacré à Jean-Michel Wilmotte paru aux Editions du Regard.