Gary Hill, artiste américain né en 1951, est aujourd’hui internationalement reconnu par ses bandes et installations vidéos, qui ont été célébrées à l’occasion de nombreuses expositions personnelles, telles celles du Centre Pompidou à Paris, du Guggenheim Museum à Soho, New York, de la Kunsthalle de Vienne ou encore du Musée d’Art Contemporain de Los Angeles. Il a également reçu le Lion d’Or de la Sculpture à la Biennale de Venise en 1995.
Son oeuvre aborde de manière très stimulante et diverse la « Physicalité du langage », explorant l’ensemble des réseaux fort complexes qu’entretiennent entre eux les mots et les images.
Depuis ses premières oeuvres, Gary Hill a introduit la performance dans son processus de création (Crux, Core Series « Glasses »), ou par la participation de différents intervenants (Derrida, Bernard Heidsieck, Charles Stein, George Quasha...) ou encore en impliquant le spectateur dans le fonctionnement de l’oeuvre (Midnight Crossing, Withershins...)
Dans un texte, Gary Hill tente de définir la mobilité de l’image dans son travail, son instabilité. Image en perpétuel mouvement dans l’espace, telle une image « nomade », elle est rarement induite par l’artiste mais peut être saisie à tout moment par le spectateur.
L’essai de Jacinto Lageira Des premiers mots au silence des corps analyse les raisons pour lesquelles la performance vocale et visuelle prolonge ou contredit l’action. Ayant suivi le travail de Gary Hill depuis ses débuts, Lageira retrace le cheminement et l’évolution de l’oeuvre d’abord axée sur les sonorités vocales puis verbales de plus en plus riches jusqu’à son retour volontaire vers un état pré-linguistique où l’image du corps silencieux tient la première place.
Les Poètes-artistes, George Quasha et Charles Stein, sont en étroite collaboration avec Gary Hill depuis le début des années 1970. Ils sont plusieurs fois intervenus dans des oeuvres de l’artiste (Tale Enclosure, Why Do Things Get in a Muddle?, Disturbance). Proches de la poésie concrète, ils ont plusieurs fois travaillé avec lui à des performances vocales, et ils sont également les auteurs de nombreux textes et livres analytiques sur son travail. Le texte « Liminal Performance » est une interview de Gary Hill qui étudie son rapport à la performance par une approche historique et minutieuse de l’ensemble de son oeuvre, à travers la diversité de ses outils (bandes, installations, performances vocales, collaboration avec la chorégraphe américaine Meg Stuart).
Dans un second texte dont la forme même est performative, Geogre Quasha et Charles Stein portent leur regard sur les « systèmes » de la performance, sur la performance vocale et sur l’acte de lecture dans le travail de Gary Hill.