Georges Tony Stoll est l’un des artistes les plus estimés des amateurs de photographie plasticienne, de vidéo, et des plus prolifiques si l’on tient compte de ses écrits et de son œuvre sur papier (dessins, découpages).
La création photographique de Georges Tony Stoll représente une sorte d’énigme que renforce l’étendue des médiums qu’il sollicite : écriture, dessin, vidéo… c’est donc dans ce contexte, fait de contrainte et de repli autant que d’exhibition que se donne à voir son œuvre ; proche de l’art de l’intime. Si elle fait appel aux métaphores du secret et de l’enfouissement, Stoll déjoue ce risque en définissant son travail comme la mise en lumière d’une contradiction essentielle « entre ce qui nous est imposé et ce que nous reconnaissons (découvrons) comme nous étant nécessaire : savoir partager les problèmes, ceux des autres hommes, des hommes différents »… « Rester debout, marcher, parler, en fait, trouver sa place ».
Se situant entre la monographie et le livre d’artiste, sorte « d’aliment complet », l’ouvrage s’ordonne en un véritable langage, propre à l’artiste. Langage de la mémoire et du désir, en ce lieu ou photographier, dessiner ou écrire sont une même chose, propre à inventer de nouveaux territoires partageables.
Proches de l’artiste et de son œuvre Elisabeth Lebovici et Dominique Baqué apportent l’éclairage nécessaire pour mieux appréhender cette œuvre complexe.
Elisabeth Lebovici est historienne et critique d’art à Libération.
Dominique Baqué est agrégée de philosophie, auteure de nombreux ouvrages et critique d’art à Art Press.