Né en 1946 à Marseille, Gérard Drouillet étudie la céramique de 1963 à 1968 aux Beaux-Arts d’Aix-en Provence.
Il se dirige d’abord vers la peinture, sans jamais quitter le monde de la céramique.
Au début des années 70, il s’installe dans l’Est de la France, puis en Suisse Alémanique, où il découvre les œuvres des expressionnistes.
En 1980, il revient vivre en Provence, à Eygalières. Dès lors, ses tableaux délivrent une couleur plus franche, bien que la palette se restreigne à quelques tonalités mettant en valeur des formes symboliques et des figures tutélaires.
La passion de la terre l’appelle à nouveau et occupe une place prépondérante dans son œuvre, qu’il façonne des pièces décoratives traditionnelles enrichies de reliefs et de formes inventives ou qu’il moule dans du plâtre de symboliques-feuilles, étoiles, coloquintes, spirales, flèches, têtes et cœurs, diables, œufs, chiens qui sont ensuite estampés.
Il se sert de la terre chamottée puis l’émaille de noirs puissants. Qu’ils s’agissent de bols, de grands plats, ces objets deviennent vite des pièces uniques au décor élaboré où la peinture investit la forme.
Gérard Drouillet éprouve ensuite un besoin de surdimension et réalise des œuvres monumentales avec un four permettant d’entreprendre des muraux et des objets de grande dimension. En 2003, il effectue de nouvelles recherches chez les Bareff à Tulette (Drôme). Le four à gaz de 1,5 mètre sur 1,8 mètre lui permet d’essayer avec des cuissons à 1 000 degrés des plats démesurés, des vases sculpturaux, pièces uniques sorties de son imagination, réminiscence des céramiques antiques.
Son seul et unique problème est d’arriver à transformer l’œuvre picturale en céramique, de détacher de la toile les symboles et de les réintégrer sur une nouvelle forme en un nouveau graphisme.
Gérard Drouillet nous a quittés le 25 juin 2011.
