Renate Graf rassemble ici ses clichés les plus saisissants, réalisés dans
tous les continents. Ce livre témoigne de ses voyages et de sa perception du
monde. Il met en lumière un goût prononcé pour les espaces épurés, les vastes
étendues, tels le désert du Sahara, la banquise de Sibérie, mais aussi les friches
et les ruines comme en Inde, Bangkok, Mexique, Yémen…
La photographie devient dès lors un langage à part entière, permettant
de témoigner. Renate Graf est animée par une volonté de fixer, de saisir ce
qui nous échappe, des instants d’éternité, faisant écho à sa philosophie propre
de la fonction de l’art.
Empreinte de nostalgie, de mélancolie, c’est une oeuvre poétique que
l’on découvre au fil des pages, l’exploration d’un monde silencieux, comme
oublié. Le style des images en noir et blanc, dont la matière rugueuse renvoie
aux sources de la photographie, décrite une recherche de la vérité. Un retour
à des procédés plus anciens qui permet de pallier aux lacunes de la
photographie numérique.
Des sujets emblématiques, tels que la nature, les constructions, le
passage du temps, les temples, les représentations mythologiques et de rares
présences humaines, composent un étonnant travail de mémoire. Autant de
motifs et d’impressions déjà évoqués par l’art et les textes qui depuis toujours
l’inspirent. Notamment la poésie de Tagore qui la suit lors de sa quête
photographique en Inde ou encore les écrivains du XXe siècle tels : T.S. Eliot,
Edmond Jabès, Paul Valéry ou encore Herman Broch, lorsqu’elle ne capture
des sensations davantage que des images. Réminiscences littéraires
auxquelles s’ajoutent quelques cinéastes dont elle est profondément
imprégnée comme, Jean-Luc Godard, Werner Herzog, Visconti, Tarkovski...
Renate Graf est une photographe autrichienne qui vit et travaille entre la France et
le Portugal. En 2012, elle publie son ouvrage Journal 1992-2012 aux éditions du Regard pour
lequel elle fait une présentation à la galerie du Passage à Paris. En 2013, elle expose son
Carnet de Voyage dans la même galerie. En 2018, elle est à l’honneur au Li Zijian Art
Museum à Changsha avec Photographs. En septembre 2019, une exposition lui est consacrée
à Lisbonne au « Palacio dos Anjos ».