Pierre-François Grimaldi


Dominique Baqué

 

« Monter à Paris », lorsqu’on est un jeune Corse confronté à une nature aussi belle que pétrifiée, et saisir le flux nerveux de l’urbanité : telle est l’origine du travail de Pierre-François Grimaldi qui, depuis des décennies maintenant, se passionne pour les murs, dont il arrache et décolle papiers et affiches, et plus encore pour les murs et tunnels du métro, là où la foule passe dans un espace extrêmement réduit, et où se concentre un maximum d’informations.

Son geste artistique se fait archéologie de la modernité, tandis que tout un monde s’ouvre et s’offre au regard comme un trésor perdu : les affiches des Trente Glorieuses, dont Grimaldi, feuille après feuille, dépouille l’épaisseur et procède à des « assemblages » qui frappent par leurs couleurs fraîches et gaies, les visages euphoriques, les slogans naïfs.

On pense aux papiers collés de Braque et de Picasso, à Jean Arp et Kurt Schwitters , aux Nouveaux Réalistes bien sûr, mais la démarche de l’artiste demeure singulière, ne se revendiquant d’aucun lignage.

Chez Grimaldi, l’image est à la fête. Et, avec elle, le visuel, la couleur, la jouissance rétinienne.











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