Emmanuel Saulnier est très intéressé par ce qui lui échappe dans la forme car son art prend sa source dans « ce qu’[il] aurait pu, mais
qu’[il] ne peut pas ». Il est sa propre muse en utilisant son « luimême
» pour accéder au fond des choses, au fond de la matière.
Liba est un ensemble de peintures, de collages et de techniques
mixtes. Créations originales, réalisées par Saulnier en 2018 et 2019,
elles sont le fruit d’un voyage à Beyrouth qu’il réalisa avec les Beaux
Art de Paris où il enseigne et une équipe de l’École d’Architecture de
Versailles. Ce déplacement donna à l’artiste, l’occasion d’un
important workshop.
La composition de ses oeuvres, entre ancien et nouveau, pose la
question du renouvellement de l’art. Emmanuel Saulnier parvient avec
brio à interroger et subjuguer des oeuvres centenaires, mais aussi à
rendre vivantes des images statiques en les sublimant par de la
peinture. C’est un réel voyage dans l’espace et le temps qu’il nous
propose dans son livre, Liba, renouvelant aussi la réalité des
matériaux, et en altérant leur forme primaire.
Liba rassemble une vingtaine de thématiques que les peintures et
les collages illustrent magnifiquement. Emmanuel Saulnier y traite,
avec érudition, des sujets aussi divers que la libation ou l’OEdipe.
Emmanuel Saulnier enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris depuis 2002. Il expose ses oeuvres depuis
1975. Une première monographie, Principe transparent, lui est consacrée aux Éditions du Regard en
1999. Il réalise plusieurs ouvrages monumentaux dont Rester Résister, à Vassieux-en-Vercors, Fils de
l’eau pour l’agence de l’eau de Rouen et l’ensemble de Je vis d’eau dans le cadre de la commande
publique du tramway de Nice. En 2012, Léandre Bernard-Brunel a réalisé un film Un après-midi à Ashiya
consacré à sa rencontre avec la romancière japonaise Yoko Ogawa. Liba sera présenté, conjointement
avec « Beyrouth in situ », a la foire du livre de Beyrouth en novembre 2019.