J’ai le souvenir d’avoir rencontré les bijoux de Catherine Noll dans les années 70, par hasard, il me semble Rive Gauche, peut-être rue Jacob.
Je pense que c’est leur forme primitive et sophistiquée qui me séduisait – l’ivoire si dur à travailler, et puis l’ébène aussi - , autant de formes si attirantes, sensuelles, africaines et tellement modernes. Un collier composé de grandes baguettes d’ivoire et d’une pièce centrale, ovoïde, très dodue. Je l’avais choisi comme un objet, une sculpture que je pourrais porter et toucher.
Comme un galet, comme un objet naturel mais adouci par cette main aventureuse. Je pense que c’est ce qui au premier regard m’a profondément séduite, ces formes que l’on pourrait ou que l’on imagine pouvoir rencontrer dans la nature.
Je crois qu’elle a eu beaucoup de chance de pouvoir jouer, sans doute enfant avec ces matières façonnées déjà par son grand-père, Alexandre Noll, de former son œil et sa main surtout au contact du bois, de l’ivoire, et de ne plus jamais s’en défaire.
Avec l’exposition qui lui est aujourd’hui consacrée, c’est une renaissance, voilà le sort des beaux et vrais objets, rigoureux et au-delà de la mode et du temps.
Catherine Deneuve
Catherine Noll, 30 novembre 1945 (Bourg-la-Reine) – 6 février 1992 (Paris)
Petite-fille du sculpteur, meublier Alexandre Noll, elle rentre à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, puis, à partir de 1972, elle se spécialise dans la création de bijoux. En 1992, elle participe à la IIIème Triennale du Bijou au musée des Arts Décoratifs de Paris. Représentée par les collections du Fonds national d’Art Contemporain de Paris, elle répond à de nombreuses commandes privées et crée des collections de bijoux pour Christian Dior, Nina Ricci, Chanel….et Baccarat. Une première rétrospective de ses bijoux est organisée à. la Galerie du Passage à Paris en décembre 2001.