Un conte : l'histoire extraite des Métamorphoses d'Apulée peut sembler banale : un roi, une reine, trois filles dont la cadette, Psyché, dotée de toutes les parures de la beauté, ne trouve pas d'époux. C'est là une malédiction. Elle est exposée au sens où Moïse et Œdipe l'ont été, c'est-à-dire vouée à la mort. Dans un au-delà mythique, le Palais de l'Amour, elle subit une série d'épreuves initiatiques qui la diviniseront.
Une métaphore : étymologiquement, Psyché, c'est aussi une âme et un papillon. Image de l'âme ailée, en directe descendance de la tradition platonicienne, de la transmutation et du progrès. C'est aussi un double : ce prénom était porté par les suivantes dans l'Antiquité.
Un temps religieux : l'image de Psyché est apparue dans les Catacombes où, sous les traits d'une petite fille aux ailes de papillon, elle figurait l'âme dans l'au-delà.
Une fascination de l'absolu : à l'instar de Marie-Madeleine, Psyché est fascinée par un absolu divin, son amant Cupidon. Si Marie-Madeleine ne peut toucher le Christ, Psyché ne peut voir celui qu'elle aime. Ensemble, elles sont soumises à un interdit sensuel.
Une inspiration artistique : l'apogée de la représentation plastique de ce mythe se situe aux XVI' et XVII' siècles (Raphaël, Loges de la Farnésina à Rome, verrière des 42 vitraux au musée Condé de Chantilly, tapisseries du Mobilier National - château de Pau et de Fontainebleau). La scène privilégiée par les artistes, y compris dans les arts mineurs, est celle de la découverte de l'Amour - ou scène de lampe -. Ce mythe continue à inspirer les artistes contemporains.
Le mythe de Psyché, soutenu par une iconographie variée, un texte éclairé, délivrera dans cet ouvrage ses secrets où grâce et frustration fusionnent pour ne laisser place qu'à l'image de la beauté.
