Hongroise d’origine, née avec le siècle en 1905, à Budapest, dans une famille de trois enfants dont le père était un médecin, le Docteur Klein, la petite Rosa reçut une éducation bourgeoise conventionnelle. Elle étudia à l’Ecole des Beaux-Arts de Budapest, avant de se décider à venir à Paris, vers 1925, attirée par la présence de grands artistes.
Rogi André, cette admirable portraitiste, dont Picasso disait qu’elle était en tant que telle, « la trés grande », à une époque où elle avait photographié avant 1940, Bonnard, Picasso, Chagall, Max Jacob, Le Corbusier, Jean-Michel Frank, Soutine, Cocteau, Eluard, Dora Maar, Vollard, Giacometti, Fernand Léger, Maillol...
Et si, malgré un désir et une volonté opiniâtres, elle ne put capter dans la « petite boîte » certains réfractaires, elle nous laisse cependant une série de portraits de peintres, sculpteurs, architectes, écrivains, poètes, marchands, éditeurs ou critiques, qui eurent un rôle éminent, ou capital, sur la scène culturelle de notre première moitié du vingtième siècle.
Brigitte Ollier est journaliste au journal Libération